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LA première zone économique spéciale fut créée en Irlande en 1959. À la fin des années 60, il en existait une dizaine dans le monde. En moins d’une décennie, cette initiative s’est développée et a permis aux pays qui l’ont mise en œuvre d’atteindre une croissance économique accélérée.
Durant ces années, plus précisément en 1964, une zone spéciale fut également créée en Colombie, puis d’autres apparurent dans la région. Depuis lors, il existe trois formes principales de zones économiques : l’une basée sur la diversification industrielle et la production et les services à valeur ajoutée, comme c’est le cas du Costa Rica. Dans des pays comme le Salvador, le Honduras et le Mexique prédominent les maquiladoras, principalement dans les branches textiles, tandis qu’au Panama, elles sont spécialisées dans les services logistiques et la distribution de marchandises.
En avril 2011, le 6e Congrès du Parti communiste de Cuba a adopté les Orientations de la Politique économique et sociale, dans lesquelles apparait clairement la référence à la création de Zones spéciales de développement à Cuba qui « permettent une augmentation des exportations, la substitution effective des importations, les projets de haute technologie et le développement local, et qui contribuent à générer de nouvelles sources d’emploi ».(Orientation 103)
La Zone spéciale de développement de Mariel (ZSDM), la première du genre sur l’île, a vu le jour le 19 septembre 2013, en s’appuyant sur des pratiques antérieures en matière de zones franches dans le pays, le contexte de la région et les possibilités réelles de contribuer à l’économie avec une expérience de ce type.
Ce projet vise à promouvoir le développement économique durable du pays grâce à l’attraction d’investissements étrangers, en garantissant la concentration industrielle, l’innovation technologique et la protection de l’environnement.
Généralement, il faut entre trois et cinq ans pour qu’une zone spéciale de développement commence à attirer des entreprises. Normalement, elles créent des infrastructures et des services avant le début des opérations commerciales, a expliqué à Granma International Ana Teresa Igarza Martinez, directrice générale du ZEDM.
« Ici, nous avons commencé les deux opérations en même temps. La réalité cubaine, dont nous sommes tributaires, fait de nous un pays qui connaît des difficultés économiques et presque 60 ans de blocus. Aussi, attendre d’avoir les conditions optimales pour démarrer n’était pas une option. Nous faisons les choses en parallèle et nous donnons une valeur d’usage dès que nous avons terminé une infrastructure.
« Le terminal à conteneurs, qui a été mis en fonctionnement en 2014, l’a fait sans que l’ensemble du processus de dragage ne soit achevé, car nous nous avons estimé que celui-ci pourrait se poursuivre progressivement. À l’heure actuelle, les navires peuvent entrer dans un terminal à conteneurs moderne dans un port en eaux profondes »,a-t-elle ajouté.
La Zone dispose également de routes primaires et secondaires, de voies ferrées à double voie reliées au réseau national, des services d’électricité, d’eau, d’égouts, de drainage, de gaz en bouteilles, de télécommunications, d’Internet à large bande et de wifi, en plus d’un centre d’affaires.
« Il est vrai que les services clés sont garantis, cependant plusieurs sont insuffisants dans la Zone. Le soutien à l’industrie ne dépend pas seulement de l’eau, de l’électricité, des transports ou des communications. Il nous faut ajouter des restaurants, des cafétérias, des commerces et une activité logistique, qui sont aussi des supports pour le développement de cette industrie, ce à quoi nous travaillons en ce moment »,a poursuivi la directrice.
Par ailleurs, nous ne disposons pas de toutes les capacités de logement prévues – 34 – pour héberger les utilisateurs. C’est pourquoi nous prévoyons de démarrer cette année la construction du deuxième centre immobilier ou centre d’affaires.
Quant au service de transport fourni, bien que stable, il ne couvrait pas toute la demande. Face à cette difficulté, nous avons inauguré récemment le Terminal Intermodal de passagers Angosta.
Les billets de train, d’autobus et de taxi, ainsi que la location de voitures, sont désormais disponibles dans une gare ample et confortable qui offre également des services de soins infirmiers, de police, de cafétéria et de communications.
Les investissements dans le secteur des transports sont réalisés à travers le système d’entreprises du ministère des Transports, qui intégrera progressivement les services et améliorera les capacités existantes. À cela s’ajoutent aujourd’hui de nouvelles locomotives et des wagons qui arriveront prochainement.
« Nous donnons une valeur d’usage aux installations et nous améliorons la qualité pour finir les travaux dans la Zone et atteindre les standards requis », a ajouté la directrice générale de la ZSDM.
La Zone spéciale de développement de Mariel occupe une position privilégiée dans la région d’Amérique centrale et du bassin de la Caraïbe. En effet, sur les 32 principaux ports de la région, elle est l’un des cinq ports en eaux profondes. Une destination potentielle pour les opérations de transbordement de navires à fort tirant d’eau qui arrivent dans la Caraïbe après l’agrandissement du Canal de Panama, et aussi le port permettant la plus courte déviation sur la route de navigation entre ce canal et les côtes du Golfe du Mexique et de l’Est des États-Unis.
La Zone de Mariel dispose également d’un régime fiscal attrayant, avec des exonérations et des réductions, et seulement deux niveaux d’approbation dans un délai ne dépassant pas 60 jours. À cela s’ajoute le système de Guichet unique, une expérience nouvelle dans le pays qui s’est révélé un atout majeur pour attirer les investissements.
Le ministère de la Science, de la Technologie et de l’Environnement, le Ministère de la Justice, le ministère de l’Intérieur, le Bureau national des statistiques et de l’information, le ministère des Finances et la Direction nationale des impôts, la Direction du patrimoine – pour les questions de droit foncier –, ainsi que l’Institut d’aménagement du territoire conjointement au ministère de la Construction sont présents par l’intermédiaire du Guichet unique. Ces derniers, ainsi que d’autres organismes, interviennent dans la délivrance des licences, des permis et des autorisations. Tous ces organismes interviennent sur des questions concernant les licences, les permis et les autorisations.
« Le Guichet unique facilite la conciliation avec chacun des organismes. Elle favorise la recherche de solutions, trouve des points de convergence et catalyse les bonnes idées, ce qui nous permet d’accélérer les démarches et d’attirer davantage d’investissements»,poursuit Ana Teresa Igarza.
L’expérience est positive et a eu un bon impact, ajoute la directrice. Les utilisateurs de la zone qui rencontrent des problèmes ont recours directement au Guichet unique.
« Le Guichet nous a donné la possibilité qu’aussi bien la Zone spéciale que le Bureau soit perçu comme un organisme de l’État. Un organisme d’un nouveau type, avec une structure plate, avec des solutions et la prise en charge de tout ce qui est nécessaire », a affirmé Igarza Martinez.
Le développement de la Zone spéciale s’est consolidé au cours de ces presque cinq années. Aujourd’hui, 34 utilisateurs de 15 pays y sont installés, ainsi que neuf multinationales.
Cinq entreprises sont à capital 100% cubain, 19 à capital 100% étranger, 8 entreprises mixtes et deux sous forme d’association économique internationale. Le montant total des investissements atteint déjà 1,1914 milliards de dollars, et l’installation de la zone a généré 4 888 emplois directs.
Actuellement, dix projets sont en cours dans les secteurs de l’industrie, la biotechnologie et la pharmacie, la logistique, la construction, le transport, l’agroindustrie et l’immobilier.
« Pour 2018, l’impératif est d’augmenter les dix utilisateurs qui opèrent actuellement dans la Zone et de faire en sorte que six autres (Richmeat, Profood Service, Devox Caribe, Bouygues Construction Cuba, Engimov Caribe et Nescor) démarrent leurs opérations dès cette année. De la même manière, nous prévoyons de construire un terminal agroalimentaire, un deuxième centre d’affaires, et de faire de nouveaux progrès en matière d’infrastructure »,a conclu Ana Teresa Igarza Martinez.
À l’approche de son 5e anniversaire, la Zone spéciale de Développement de Mariel poursuit un intense travail pour faire de ce site un point de référence régional dans l’attraction de capitaux étrangers, dont le développement technologique favorise la production et les services à haute valeur ajoutée en liaison avec notre économie.
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